Séance 1 • La Technique Sèche

L'aquarelle repose sur la combinaison de deux techniques : la technique sèche et la technique humide.

Ce lundi 7 septembre 2020, nous avons commencé par explorer la technique sèche, à savoir l'utilisation de l'aquarelle, quel que soit son niveau de dilution, sur papier sec. Cette technique est également appelée « mouillé sur sec ».

Pour ce faire, nous avons inauguré le "carnet de bord" (ou répertoire, ou carnet-référence) en consacrant une page à quelques essais, afin de se familiariser avec les spécificités de la technique sèche). L'idéal était alors de tester différentes applications d'aquarelle, en variant la surface et les outils, de sorte à obtenir un éventail large d'effets. Sans oublier de noter quel pinceau (brosse dure, pinceau fin, ...) et quel geste (lavis, intensité d'appui, ...) avaient été utilisés.

Il sera toujours bon de revenir à ces premières notes pour chercher comment obtenir l'effet désiré.

Séance 1 • La Technique Sèche

Qu'avons-nous observé ?

•• la couleur est docile : elle se dépose avec précision là où le pinceau effleure le papier, ce qui permet d'obtenir, à loisir, des traits fins, idéaux pour les détails du premier plan.

•• l'intensité de la couleur de départ varie peu (elle diminue légèrement avec le séchage : une couleur sera toujours plus intense et vive quand elle est humide que lorsqu'elle est sèche). Ainsi, une couleur très saturée ne se retrouvera pas diluée, et, par-là même, éclaircie par l'eau présente sur le papier, en technique humide.

•• la couleur va venir jouer avec le papier, notamment lorsque le pinceau est très peu imbibé d'aquarelle : la teinte sera déposée sur le relief du papier, et non dans les creux, ce qui fera ressortir le "grain" du support. Moins le papier est lisse, plus l'effet sera marqué. Les bords seront moins nets, ce qui peut avoir beaucoup de charme dans une composition.

•• si elle est idéale pour les détails, la technique sèche rend plus ardue la réalisation de lavis sur une grande surface. Très vite, des traces du passage du pinceau vont apparaître. Cela est dû au fait que, sur papier sec, l'aquarelle va sécher beaucoup vite, grâce à la capacité d'absorption du support.

 

Les superpositions :

Nous avons ensuite exploré les superpositions, ou l'art de déposer une seconde couleur sur une première teinte désormais sèche. Pour ce faire, nous avons tout d'abord apposé chacune des trois couleurs primaires, de manière linéaire : trois zones en magenta, trois zones en jaune et trois zones en cyan.

Un temps d'attente pour que l'aquarelle soit parfaitement sèche. (il est tout à fait possible d'utiliser alors le sèche-cheveux pour accélérer le processus. Attention, néanmoins, à ce que l'aquarelle ne soit pas trop humide → l'air expulsé par le sèche-cheveux aura alors tendance à faire couler la couleur. L'effet peut certes être intéressant, mais pas dans ce cadre.)

Nous sommes ensuite venu·e·s appliquer une deuxième couche de couleur, en utilisant les mêmes teintes, verticalement. Le but étant d'obtenir :

- première ligne : du magenta sur du magenta / jaune sur magenta / cyan sur magenta

- seconde ligne : du magenta sur du jaune / jaune sur jaune / jaune sur cyan

- troisième ligne : du cyan sur du magenta / cyan sur jaune / cyan sur cyan

Séance 1 • La Technique Sèche

Qu'y a-t-il à retenir de cette expérimentation ?

•• les couleurs se superposent bien, sans coulure, flou ou mélange, aux conditions suivantes : la première couche est parfaitement sèche, et la seconde couche doit être appliquée d'un seul passage (de multiples coups de pinceau, en déposant à chaque fois l'aquarelle mélangée à l'eau, vont venir réhumidifer la couche inférieure, et "réveiller" la couleur. Selon les pigments qui les composent, les différentes teintes sont plus ou moins indélébiles).

•• la nuance obtenue par superposition va dépendre de l'intensité de chacune des deux couches. Ainsi, avec une première application d'aquarelle très diluée, sur laquelle on viendra déposer une couleur très intense, la teinte finale sera très proche de la deuxième couleur, ne laissant que vaguement deviner la première. A contrario, une aquarelle très diluée passée sur une couleur intense viendra la nuancer très subtilement.

•• l'ordre de pose des couleurs possède elle aussi son importance. Un jaune posé un cyan offrira un vert plus lumineux et plus clair qu'un même cyan posé sur un jaune similaire. Chaque couleur a une présence plus ou moins importante : on dit souvent que le jaune est une couleur faible parce qu'il a tendance à se faire "étouffer" par les autres teintes.

 

Exercice de mise en application :

Après les petits essais dans le carnet répertoire, vient toujours le temps d'une mise en situation de ce que nous venons d'expérimenter.

Il était ici proposé de s'inspirer d'une œuvre de Johannes Itten, un artiste et théoricien de la couleur (vous pouvez en apprendre plus ici : https://blog.typogabor.com/2012/11/12/johannes-itten-la-couleur-selon-un-des-fondateurs-du-bauhaus/ ). Le principe était de réaliser un dessin de trois silhouettes superposées les unes sur les autres. Chaque silhouette possédait sa couleur propre. Et les zones "partagées" devaient ainsi être traitées en superposition de ces couleurs.

Si une première silhouette, jaune, croisait une autre silhouette, cyan, il s'agissait alors d'apposer successivement une couleur sur l'autre. L'espace le plus sombre accueillait supposément la superpositions des trois teintes choisies au départ.

A noter qu'il était tout à fait possible de choisir d'autres couleurs que les trois primaires.

 

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