Séance 2 • la Technique Humide

Après avoir étudié la technique sèche, la semaine précédente, intéressons-nous désormais à la technique humide.

Cette technique, également appelée « mouillé sur mouillé », implique que le papier soit humidifié avant que l'on y dépose de l'aquarelle. Cela relève de deux cas de figures :

1.  mouiller le papier avec de l'eau clair, en le faisant préalablement tremper, ou à l'aide d'un ustensile (pinceau, petite éponge, etc);

2. déposer de l'aquarelle en technique sèche, avant d'y apposer une deuxième couleur. La première teinte, encore humide, représente la fameuse étape essentielle s=du mouillé sur lequel nous viendrons déposer du mouillé.

Dans les deux cas, il faut prêter attention à la quantité d'eau (claire ou colorée) déposée. Si il y en a trop, si l'eau a tendance à dégouliner si on incline la feuille, il y a fort à parier qu'en séchant, de "belles" auréoles. Ce phénomène apparaît au séchage lorsque l'eau, en trop grande quantité, attire les pigments à sa périphérie (phénomène de gravité... les pigments ne vont pas se contenter de flotter gentiment à la surface). Nous y reviendrons.

L'heure est donc venue de sorti notre carnet-répertoire pour quelques exercices afin de (re)découvrir et d'apprivoiser un peu le phénomène.

 

Commençons par explorer quelques unes des possibilités de la technique humide.

Pour ce faire, nous allons reprendre le mode opératoire de la semaine passée et l'adapter quelque peu, le but étant, encore et toujours, de tester le maximum de possibilités, en annotant les résultats :

→ réaliser un lavis sur fond humide

→ dessiner avec de l'eau avant d'ajouter des touches de couleurs et de les laisser fuser

→ tester quatre degrés différents d'humidité du papier et y déposer, là aussi, quelques touches d'aquarelle.

Séance 2 • la Technique Humide
Séance 2 • la Technique Humide

Qu'avons-nous observé ?

•• la couleur est bien plus difficile à dompter qu'en technique sèche : dès qu'elle est déposée sur une surface humide, elle s'étend, fuse, dégringole vers le côté si le papier est incliné.

•• la couleur va perdre un peu en intensité : en effet, elle se dilue dans l'eau présente sur le papier. Plus le papier sera humide ou plus la surface sera grande, plus la couleur va se mélanger à l'eau et sera donc plus désaturée une fois sèche.

•• le résultat va souvent être plus doux, plus spontané, moins artificiel : les bords sont moins nets, la couleur joue mieux avec la matière du papier. Sur une grande surface, il sera plus facile d'avoir une zone colorée sans accent, sans trace.

•• lorsque l'on dessine avec l'eau, c'est-à-dire lorsque l'on définit une zone précise avec un pinceau humide, la couleur que l'on y dépose se répandra dans cette zone mais sans en dépasser les contours fixés. Si l'aquarelle fuse, elle sera néanmoins contrainte à un périmètre précis, ce qui peut se révéler utile, notamment dans le travail des fonds (afin de préserver le sujet de l'aquarelle).

•• le degré d'humidité du papier va faire varier la manière dont l'aquarelle y réagit. Avec un papier mouillé (l'eau dégouline si on incline la feuille), la couleur va fuser sur les bords et créer des auréoles. Sur un papier humide (l'eau ne dégouline plus mais la surface est brillante, la lumière s'y reflète), l'aquarelle s'étend, en créant des contours flous. Sur un papier peu humide (la surface reste brillante par endroit, mais a commencé à sécher par ailleurs et se révèle donc plus mate à l'œil), on trouvera toujours des contours flous mais aussi des zones plus nettes, là où le papier est plus sec. L'aquarelle s'étend moins vite, moins loin, la touche est plus maîtrisée. Sur un papier presque sec, la couleur fuse encore parfois très légèrement, les contours sont peu moins nets qu'en technique sèche, néanmoins, la couleur "se promène" bien moins sur le papier et le résultat est inégal.

 

Certaines pigments vont avoir tendance à venir "se blottir" dans les creux du papier, créant des petites zones de couleur plus intense. Ou, dans le cas de mélanges, se diviser, laissant entrapercevoir les deux teintes d'origine (voir la case "trop humide, où l'on distingue bien les pigments "bleu" des pigments "émeraude"). Si cela peut être perturbant au début, cela apporte surtout beaucoup de charme aux aquarelles !

 

La technique humide avec une base d'aquarelle :

Cette fois, nous n'humidifions plus le papier avec seulement de l'eau, mais avec un peu d'aquarelle (de l'eau + des pigments). Sur cette couleur déposée, nous venons ajouter une deuxième nuance, avant que la première ne sèche. Nous pouvons alors observer comment les deux couleurs réagissent l'une par rapport à l'autre.

 

Nous avons utilisé un mode opératoire proche de celui de la première séance :

- une première ligne avec trois cases magenta

- une deuxième ligne avec trois cases jaunes

- une troisième lignes avec trois cases cyan.

Dans la première case de chaque ligne, nous avons déposé une ou deux gouttes de magenta, puis du jaune dans les deuxièmes cases et du cyan dans les dernières.

Afin d'être certain·e·s que l'aquarelle ne soit pas sèche, nous avons travaillé chaque case l'une après l'autre, en enchainant les deux étapes. Pour ce faire, il était primordial d'avoir préparé une quantité suffisante de chaque couleur en amont, afin d'avoir toujours la même saturation en pigment.

Séance 2 • la Technique Humide

Qu'y a-t-il à retenir de cette expérimentation ?

•• les différentes teintes ne réagissent pas exactement de la même façon lors de la "rencontre". Par exemple, le cyan sur du jaune a des contours relativement nets, tandis que le jaune a tendance à se fondre remarquablement bien, que ce soit sur le magenta ou le cyan.

•• de manière générale, la rencontre est douce : les deux couleurs fusionnent en partie, au point qu'il est parfois difficile de saisir où commence l'un et où finit l'autre.

•• il y a une grande spontanéité des couleurs, ce qui rend difficile à prévoir (et à contrôler) leur mouvement. Le résultat est souvent, au moins en partie, inattendu.

 

Il peut être intéressant de réitérer cet exercice, en variant les saturations et en augmentant le nombre de couleurs utilisées (d'autres teintes que les primaires).

 

Exercice de mise en application :

A

 

Blabla

 

 

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